Sur un
format carré,
érotique et buccal…
Les
Vœux 2010 d’Éric
Angelini
« Baise
m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise. »
Louise LABÉ,
sonnet XVIII : « les
Baisers ».
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Vœux
2010, d’Éric Angelini, sur un texte de Denys Riout,
Art et baiser : considérations sur le bon usage. Composition du texte en Whitney HTF (corps 9,4) et du titre « Bonne année 2010 » en Didot HTF (corps 134). Format : 69 cm × 69 cm. Téléchargement du PDF. |
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La
recherche du point riche
de la page. |
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Premier
essai, avec les modules déchiquetés par les ruptures
d’alinéas.
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Et
la mise en page finale,
sans les ruptures d’alinéas. |
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Pour
le texte lui-même, j’avais d’abord pensé utiliser une police à
empattements qui soit souple d’emploi et chaudement amicale, par
exemple le Requiem,
une élégante création de Jonathan Hoefler, un des fondateurs de la
société HTF. Puis j’ai craint qu’une police à empattements et aux
déliés subtils ne puisse jamais s’imprimer correctement sur du tissu,
surtout dans des corps relativement petits.
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Premier
essai de composition, en Requiem
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Composition
définitive, en Whitney.
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Deux
exemples de la gestion du texte :
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Avec
un intertitre en gras…
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…
et la succession des alinéas.
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Pendant
ce temps, Géraldine
Taymans travaillait à créer le titre de ces Vœux :
« Bonne année 2010 », dont Éric Angelini voulait que
« le “O” de BONNE et les “0” de 2010 ressemblent à des baisers
ayant laissé une trace de rouge à lèvres. » Pour répondre à la
commande, il a fallu à Géraldine Taymans scanner ses propres lèvres et
choisir pour son texte le Didot italique d’HTF (on reste en
famille !), qu’elle a discrètement et fort joliment vandalisé. Ce
court fragment, en très grand corps, vient harmonieusement se heurter
au reste de la page et le Didot italique ajoute à mon travail une
fluidité qui, autrement, n’aurait peut-être jamais existé.
Le
titre en Didot italique…
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…
dans sa version originale…
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…
et après
mon intervention. |
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…
et quand je vois l’objet fini — déplié, posé, étalé,
chiffonné —, je me dis qu’il a eu raison d’insister : la
neutralité froide et sans concession du Whitney sert à merveille ces Vœux
2010, dont l’intention presque sacrilège aurait été affadie par
la « joliesse » civilisée du Requiem.