Janvier 2001
Composition en Bernhard Modern, corps 11,5
Format 12 × 15
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Il
s’agit d’un pastiche, dont l’argument pourrait être ceci : le
divin Sherlock n’est pas une invention anglaise, mais le piratage d’un
vieux thème littéraire français, lancé par la marquise de Sévigné dans
sa correspondance. Le texte s’accompagne d’un appareil
« savant » démontrant la thèse par le menu, et d’un autre
appareil la démontant !
Pastiche
de la Marquise, et au second degré du ridicule pédantesque de certains
holmésiens (jusque dans la capitalisation totalement abusive et
grandiloquente de certains mots…) : il me fallait en faire aussi
un pastiche, et puisqu’il s’agit ici d’une soi-disant « édition
rare », j’ai voulu réfléchir à ce que pourrait être le pastiche
d’un petit ouvrage de bibliophilie.
Outre
les problèmes de format et d’empagement
(ce dernier étant, classiquement, basé sur le Nombre d’or), l’effet
recherché est, me semble-t-il, atteint grâce à l’emploi du merveilleux
Bernhard Modern, ici en corps 11,5. La délicatesse du tracé de ses
lettres, sa beauté intrinsèque, alliées à son aspect humoristique et
un peu « précieux », emphatique (aspect bien illustré par
ses ascendantes démesurées) servent impeccablement mon dessein. Le
caractère rend plus savoureuse la lecture d’un texte en lui-même
succulent…
Pour le colophon, j’ai employé l’ahurissante version condensée de la police (voir également la page consacrée aux colophons).
Les
indispensables décorations et mignardises ont été tout simplement
trouvées dans des polices de dingbats : Whirligig d’Emigre et
DecorationPi de Linotype.
On
notera que le Bernhard Modern n’a pas de chiffres elzéviriens. Lorsque
j’en avais besoin (pour les dates, heures et folios), j’ai utilisé
ceux de Mrs Eaves, une reprise modernisée et parodique du
Baskerville. Leur dessin m’a semblé compatible avec celui de Bernhard
Modern, leur œil et leur graisse l’étaient également, moyennant leur
utilisation en corps 10 au lieu du corps 11,5 du texte courant.
Reprenant
ce travail après plus d’un an, aux fins de sa mise en ligne, je
m’aperçois de deux écueils, l’un plutôt négatif et l’autre au final
assez réjouissant.
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